• Datation du document présenté: Vers 1459
  • Tradition: France - bibliothèque municipale de Besançon
    Copie en français
    Manuscrit 1371
    Vélin.- Reliure en carton (13 cahiers de 8 feuilles reliés par 6 cordelettes tressées).- 275 mm x 210 mm.- 101 feuillets.- Vers 1459
  • Abstract: Deuxième Traité - "Le neufiesme chapitre traicte de la conservation et garde de la rate souriz"

📜 Le Régime de Santé par Guy Parat (vers 1459)

 

Le neufiesme [sic] chapitre traicte de la conservation et garde de la rate souriz.

 

La rate, comme tous les docteurs de medecine afferment, nous est cause de rire. Et pour tant, ceulx sont naturellement joyeux et sans melencolie et tristesse, qui ont la rate bien disposee et forte, a povoir attraire le sang gros et le trouble, moudifier et purgier. Duquel sang gros et trouble, notre sang ne puet estre bien nourry. Et au contraire, quant la rate est foyble, cestui sang gros et trouble est melencolique, demeure au cuer et va aux vaines et aux aultres membres du corps, ainsy il rent les gens tristes et melencolicoliques [sic]. L’en doit donques estre fort songneux de garder la rate en santé.

Et pour conforter la rate, il est bon user de viandes bien nourrissantes, et qui destoupent et ostent les oppillations, comme sont jeunes poucins et chappons cuitz en eaue avec ung petit de vin ai-

 


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-gre et de vin blanc. Item a son mangier, l’en puet user de vin vermeil cler, et en prendre moderament. Et generallement, tout ce qui engresse le corps est bon a la rate, en tant qu’il la restraint et moins la charge, car, de tant que une chose est plus nourrissant, elle engendre moins de superfluitez, ainsy elle remplit moins la rate. Orez, les docteurs de medecine dient que la rate petite est signe de bonne complexion du corps et sa grosseur signifie le contraire. Item pour conserver la rate en santé, il est bon mettre et garder son vin en vaysseaulx faiz d’un boys appellé chamaristi, croyssant en chault païs, comme en Lombardie, Languedoc et Prouvence, lequel boys a merveilleuse vertu de conforter la rate. L’en dit aussy que user de alesne avec du miel y est bon. Item user d’eaue ferree et du vin ou ait esté estaint ou embrasé, conforte moult la rate.

Ad ce aussy, servent les choses qui s’ensuyvent, c’est assavoir l’erbe appellee cheveulx de Venus : c’est cappilli veneris, et croist es fontaines et rochiers et la branche, est comme le poil de la queue d’un cheval et n’e que trois fueilletes; craita, qui est une herbe ressemblant cerfueil sauvage; saffren; ydera, qui est une herbe rampant sur murailles et arbres vieulx, et s’appelle communement yerre; l’erbe nommee epychimi, qui croist sur une autre herbe appellee thimus et resemble a ung tronssellet de poil; item lait de cameaulx; une gomme venant d’oultre mer appellee lacta; une herbe nomee lapacium, que nous appellons parelle; une pierre que l’en mect es medecines laxatives, que les medecins appellent pierre d’Armenie; l’erbe appellee fume-terre; fleur de liz; maurubium, qui est une herbe souef flairant, semblable a l’erbe

 


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que les aucuns appellent herbe de chat; mercuriale, est une herbe que l’en mect es cristeres; oeufz frais; raysins de Karesine ou de Tarse; scolopendria, qui est une herbe qui croist es puis et rochez et s’apelle communement langue de cerf; une espice nommee spicanardy, que l’en mect a faire l’ypocras; la lymeure de fer affiné; capres; et ysoppe.

 

S’ensuivent les confections proufitables a la rate :

La confection faicte d’une pierre precieuse nommee jacinte; ung electuaire, que mect Avicenne, appellé dyacucurina; dyasulphur, qui est ung electuaire fait de souffre; dyaprasium, qui est aussy ung electuaire fait d’une herbe appellee prassium, et autrement s’appelle maurubium et ressemble a l’erbe qu’on appelle decas.

 

S’ensuyvent les choses contraires a la rate et nuysent :

Viandes grosses comme tourteraulx en paelle; et toute paticerie; frommaige nouveau; char de boeuf; poix; febves; ciches; lentilles et semblables potages; char sallee; et tous fruitz stiptiques qui ont une ranqueur en eulx, comme sont neffles communes; et une autre maniere de neffles qui s’appellent sorbes; fruitz de coing et semblables fruitz, car toutes ses choses restraignent fort et serrent la bouche de la rate.