📜 Le Régime de Santé par Guy Parat (vers 1459)
Le IIIIe chapitre parle de la conservation et garde des narines et du sens de odorer.
Pour conserver et entretenir le sens de odorer, est bon de songneusement purger les narines des ordures qui y sont. Et mesmement, quant ceste ordure y est sechee, car, par demourer es narines, elle y engendre une puanteur et corrumpt le sentement. Item l’en doyt eschever toutes pugnaisies. Et souverainement, se doyvent garder ceulx qui ont habitation et demeure es lieux profons ou serrez et estroitz, ou l’air est obscur et corrumpu, parce que le souleil qui point n’y entre, ne peult
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consummer ne ancanté les vapeurs corrumpues leans naissans et pour tant il ne puet nettioier et purger l’air pour mudifier et purger les narines. Il est bon de actraire par ycelles ung petit d’eaue ou l’en a boully da la majolaine. Et ceste medecine est bien legiere. Et puet aussy ce faire ainsy : actraire le jus de bectes bien pure et tiede. Et si l’en veult user de plus fortes purgations, l’en doit prendre le jus de racines de cectes ou le jus d’une herbe appellee yrcos, que nous appellons glay et sont aux fleurs blances; et soyt actrait par les narines, puis soit jecté dehors par soy mouscher.
S’ensuyvent les choses qui oeuvrent les conduis et opilations des narines : premier, la semence appellee condise qui fait esternuer; item l’amer ou fiel des tortues qui se tiennent es boys et jardins; l’erbe aussy, qui croist es bledz, que nous appellons crocque, et doyt estre plungee en vin aigre; et senneve, de quoy l’en fait la moustarde; item Avicenne loue a merveilles en ce cas l’urine du cameau et la semence d’ortit.