📜 Le Régime de Santé par Guy Parat (vers 1459)
Le XVIIe chapitre traicte des emorroides et broches.
Pour ce que aucunes personnes venues sur l’eage, communement advient que naturellement la maladie et passion des emorroïdes et broches. Nous en traicterons a present affin que, si aulcun les a, il ne soit travaillé plus que convenable ne lui soyt. Celui donc qui craint que lesdictes passions ne lui durent trop, se doit garder de toutes choses sallees, agues et doulces, qui eschauffent et legierement enflamment, et generalement de toutes choses eschauffans le sang, comme couroux, estuffes, baings, exceder en compaignee de femme, car telles choses enflamment et aguissent le sang. Se doit aussi garder de boyre grant vin et puissant sans eaue. Item se doit garder de espices fort chauldes, et generallement de toutes choses fort apperitives et ouvrantes les conduitz, de tout ce aussy
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que l’en a dit par avant blecer le fondement et cetera. Item l’en doit eschiver en tel cas toutes medecines laxatives qui sont chauldes et agues, comme sont aloes et squamonee, qui est le jus cuict d’une herbe. Et ces deux choses ouvrent fort les bous des vaines. Item se doit aussi garder de tous clistoires fort agus et poignans, lesquelz ostent aulcuneffoiz la petite peau couvrante les boutz des vaines.
Neantmoins, labourer avoir le le [sic] ventre lasche par aucunes choses unctueuses non violantez, comme est cassia fistula, mana, qui sont deux medecines laxatives, et par prendre au commencement du repas eaues grasses, prunes bien meures, figues seiches, cerises et aultres semblables besoignes, car avoir le ventre restraint et serré nuyst moult a ceulx qui ont les brouces. Et pour tant, doit-on labourer a l’adoulcir et lascher. Item l’en se doit garder de toutes choses qui engendrent gros sang et melencolique, come char de boeuf et de bestes sauvaiges, come cerfz et lievres, oyseaulx aussy reparans es rives des eaues. L’en ne doit pas user en ce cas de vin bien gros qui engendre sang melencolique, ne aussy bien subtil pour doubte qu’il ne oeuvre le boutz des veines. Il doyt doncques estre moien en substance, en couleur et en force, souef flairant et de bonne saveur pour estraindre et retenir le cours et floux des emorroïdes et broches. Il est bon de mangier des extremitez des pourreaulx et veaulx. Il est bon aussy user de riz. Item aussy est bon de user des choses stiptides et qui ont aulcunement ranceur, mais qu’elles soient plaisans a mangier, comme poyres et coings.
Il est bon aussy mettre sur les emorroides et broches de l’aloes desmeslé de vin stiptique. Et ad ce pareillement, sert la lye de
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huille, que les phisiciens appellent amuyca, et mesmement la lye de huille lumisé et en faire ung clistere. Item l’en dit que bedellium, qu’é une gomme venant d’oultre mer, ressourt et garit les emorrodes et broches. Ad ce aussy est moult bon ung emplastre fait de fueilles de rommarin. Et pour oster l’enfleure et douleur qui y est, il est bon de y mettre de l’uylle de noyaulx de pesches et de noyaulx de crisomilles, qui est une maniere de petitez pesches bien flairans, pour restraindre les cours et flux des broches. Il est bon de user de pillules faictes de la gomme appellee videllium. Et ad ce pareillement, sert triffere que l’en mect en son art de medecine. Aussy fait athanasia, qui est une confection faicte de miel et d’une certaine pouldre. Mais on en doit user avisement.