📜 Le Régime de Santé par Guy Parat (vers 1459)
Le septiesme chapitre traicte des saignees.
Pour ce qu’il est aucuneffoiz bon soy faire seingner et que la saingnee est tres utile a soy conserver en santé, nous en traicterons en brief. Et, adfin que nous ayons plus clere et belle congnoissance, nous metrons aucunes questions en terme. La premiere question est assavoir si, pour soy maintenir en santé, il est convenable aucuneffoiz user de saignee. La seconde, en quel eage l’en se doit mieulx faire saigner. La tierce, de quelles vaines l’en se doit mieulx faire saigner. La IIIIe, en quel temps se fait meilleur faire seingner. La cinquiesme, combien l’en doit oster du sang a une foiz. La VIme, quelle heure on doit choisir pour soy faire saigner. La septiesme, s’il est bon a ceulx qui usent de oeuvre charnelle soy faire saingner. La VIIIe, en quelle complexion et estat du corps l’en se puet plus seurement saingner. La IXe, en quel jour vault mieux soy faire saingner. La Xe question et generallement quelz dangiers en pevent venir.
Responce a la premiere question.
Pour respondre a la premiere question ou l’en demande si soy faire saingner est bon a la santé, nous disons que ouy et en suyvons la doctrine de Almasor qui dit
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que, par negligence et delay de faire oster et extraire de son sang, l’en enchiet en pluseurs maladies, car, par ce, s’engendre dememil, qui est une appotume chaulde venant de habundance de sang. Autres appostumes aussy en viennent, qui sont de humeurs melencoliques ou flemmaticques. Item, de ce procedent roingnes et fievrs [sic], qui sont sans trembler et frenesie, et une aultre maniere de maladie appellee pleuresi, qui est une appostume, qui est costez dedens le corps. Item aussy s’en engendrent vareulles poques et une passion appellee emoloica et est quant l’en vomist sang. S’en ensuyt aussy mort soudaine, pestillances et appostumes venans de sang, et squinance qui est une appostume venant a la gorge et mesmement au gavion. Mesellerie aussy en vient. Et a ce que dit est, s’accorde Avicenne disant qu’il n’est chose au monde qui si bien nous preserve et garantie de maladies, qui s’engendrent coustumierement en printemps, que seigner et deminuer son sang. Combien qu’il semble du premier face en ung autre pas, qui soit de contraire opinion, quant il dit que, par son conseil, l’en se doit faire saingner le moins qu’il est possible. Mais si ce est bien entendu, il n’est pas contraire a ce que dit est dessus, comme je l’ay autrefoys desclairé en lisant a l’escolle ce pas d’Avicenne, car selon son dit, se doit entendre quant la fievre procede d’autres humeurs que du sang, et lors nous devons par tous moyens labourer a vuider et purger ses humeurs et non user de saingnee.
Responce a la seconde question.
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A la seconde question, ou l’en demande en quel eage on se doit faire saigner, nous respondons que, a ce, sont diverses opinions et sentences des acteurs, car Ypocras et Gallien dit que saingnee est tres convenable a jeunes gens, mais elle n’est pas bonne aux enfans ne aux gens de grant eage, quelque maladie qu’ilz puissent avoir. Averroys aussy est de leur opinion et dit que l’eage le plus convenable a soy faire saingner est jeunesse. Ad ce aussy est bonne l’eage commencant a quarante et deux ans jusques en l’eage de quatre vins ans. Item Avicenne, en suyvant Gallien, dit que, en l’eage de XIIII ans, l’en doit autant qu’il est possible soy garder de soy faire saigner et pareillement en viellesse l’en ne doit point user. Et ce, se doit entendre, si on ne voit le corps estre fort et robuste, les nerfz bien fermes, les vaines larges et plaines de sang et la personne avoir couleur bien rouge, car, si l’en trouvoit aucuns enfans ou vielles gens ainsy disposez, on pourrait faire saingner. Et touteffoiz, le docteur appellé Almasor, qui est bien hardi praticien, dit que ceulx qui sont en adolescence, jeunesse et viellesse et les decrepitez pevent souffrir la saignee plus que les autres gens. Mais enfans et gens foibles et languissans ne doyvent point estre saignez, si non en cas de tres grande neccessité. Et cette neccessité extreme contraignit a l’adventure Avenzoar, seigneur, [qui a] seigné son filz qui n’avoit que trois ans et par ce, il eschappa la mort, comme raconte Averroys.
Responce a la tierce question.
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Jusques a present, je n’ay trouvé medecin, fors Damascene, qui responde a ceste question, c’est assavoir de quelles vaines l’en se doit faire saigner. Et encores, il en respont moult obscurement, non desclarant quelle chose on doye faire, mais enseigne seulement ce dont aucuns se doyvent garder, car il dit que depuis que nous avons XL ans, nous laisser de nous faire seigner de la cophalique, c’est-a-dire de la veine du chief. Et quant nous avons soxante et dix ans, nous ne devons point vuider de notre sang par la veine medecine qui est la veine du cuer. Et est a l’aventure sa rayson, comme nous voyons premierement de la veine du chief, de laquelle ne loist ne n’appartient seigner, comme dit est aux anciennes gens, car ilz ont communement le chief et les sens debilitez et refroidez, a quoy seroit tres mauvaix soy faire saigner de lad. veine, car le sang tient et conserve la challeur naturelle et les esperiz. Soy faire saigner aussi de la veine medicine nuist et greve a la teste, car elle procede et vient en partie de la veine du chief. Item il n’est point bon, comme dit est aux anciennes gens de soixente et quinze ans, faire tirer leur sang de la veine du cuer, car ce debilite a merveilles les membres nourrissans, comme le foye et les membres espirituelz, comme le cuer et ce, a cause de la diminucion de la challeur et des esperitz, car l’amoindrissement et faulte de ces choses fait les gens fort anveillir.
Responce a la quatriesme question.
Ypocras respont a ceste question, qui demande en quel temps et saison se fait meilleur
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faire saigner. Et dit que tout ceulx a qui la saignee ou purgation laxative est bonne et prouffitable, se doyvent faire saigner et purger en primtemps. Et en ce pas, Gallien, son commentateur, dit que la saingnee au primtemps est bonne aux haitiez et dit enpres, en suyvent Ypocras, qu’il nous convient purger ou faire saigner quant, par habundance de sang, nous doubtons encourrir aucunes maladies. Et, si nous sentons noz humeurs estre corrumpues, nous nous devons purger par vomir et par lascher le ventre. Et dit led. Gallien qu’il [a] entretenu en santé plusieurs personnes qui, avant ceste maniere de faire, se trouvoient tous les ans malades. Et Averroys en suyt Ypocras et Gallien, disans que le primtemps est le plus convenable a soy faire saigner, car le temps d’esté n’est point bon pour soy faire saigner a cause de la debilité et foyblesse de la vertu qui est en tel temps, aussy pour la resolucion des esperitz. Item le temps d’iver est tres mauvais a soy faire seigner, pour ce que le sang en tel temps est trop ensemble et congelé et aussy fort engrossé de la froidure. Item le temps d’autompne n’é point convenable a soy faire saigner a cause de secheresse et pour la tempeste et tribulation des vens, pour ce aussy que lors les vertuz naturelles sont moult affoiblies par le temps chault precedent. Et ce que dit est de la sayson d’autompne, est confermé d’Avicenne et de Ypocras, disans que le sang s’amoindrit fort et diminue en eutompne, qui est de condition contraire a la complexion du sang. Et pour tant, l’en ne se doit pas faire saigner en tel temps sans grande neccessité, mais l’en doit entendre [=attendre] que l’en soit en prin[1]
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qui engendre souvent maladies venans de replexion, car, comme dit Avicenne, ainsy que dessus est allegué, il n’est chose au monde qui si bien nous preserve et garantie de maladie, qui se engendrent en primtemps, que seigner et diminuer son sang. Et telle aussy est l’oppinion de Damascene.
Responce a la cinquiesme question.
On ne puet faire responce generale a ceste question, ou l’en demande combien on doyt oster de son sang a une foiz, car, comme dit Alamsor, la mesure et quantité du sang que l’en doit tirer du corps, doit estre selon la coustume de celui qui se fait saigner, au regard de sa puissance et vertu naturelle et a l’estat present et disposicion de son corps, a la cause aussy pour laquelle il se fait saigner. Et pour tant, l’en se doit tousjours regler selon la doctrine d’Avicenne, qui dit, quant nous volons user de saignee et generallement quant nous volons faire diminuer et amoindré notre sang, la multiplication du nombre des foiz est meilleure et plus seure que la grandeur de la quantité, c’est-a-dire qu’il vault mieulx soy faire saigner petit et souvent que largement et pou souvent. Et est bon oster a deux ou troys foys ce que l’en pourroit oster en une foiz. Et Gallien s’accorde assez en ce pas a Almasor, ou livre qu’il trouva au roy Robert de la maniere de soy faire saigner, la ou il dit qu’il n’est point possible determiner precisament combien l’en doit extraire de son sang, car, comme il dit, aucuns en seuffrent plus et aucuns moins. Et dit apres qu’il en a veu oster a aucuns sept libvres, aux aultres une libvre, aux aultres
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libvre et demye et aux aultres quatre libvres, et tantost, ilz furent gariz de la fievre sans s’en ensuivir aucun mal ne foyblesse. Et de ceste sentence est Avicenne. Et Gallien, parlant de soy-mesmes, dit qu’il fut contraint de faire tirer d’un jeune homme foyson de sang et en pou de temps. Et premier luy en fist oster troys libvres; et a heure de neuf heures, lui en fist encores oster une libvre; et incontinent, il fut gary d’une appostume qu’il avoit es yeulx qu’il appelle flegmon. Et ce advint audit Gallien en sa jeunesse. Et adjouste apres que, s’il en eust fait oster a aucuns aultres deux libvres seulement, ilz en eussent esté en tres grant et extreme danger. Item Avicenne dit que l’en a veu aucunes gens saigner par les narines jusques a XX libvres de sang et si ne mouroient pas. Et par ces choses puet apparoir que la mesure et la quantité de la saignee se doit prendre selon le jugement du medecin saige et discret, lequel doyt bien avoir regard a la complexion forte et coustume de celuy que l’en doit saigner. Touteffoiz, le plus seur est tousjours prendre sur le moins que sur le trop. Et vault mieulx qu’il demeure ung petit trop de sang que si precisement le vuider, car nature garde et conserve le sang comme son precieux tresor et par lui consiste et s’entretient la vie.
Responce a la sixiesme question.
Avicenne, traictant de la maniere de soy faire saigner, respont a ceste question qui demande a quelle heure l’en se doit faire saigner et dit que, qui veult choisir heure tres convenable a soy faire saigner,
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il doyt prendre aucune heure du jour cler, apres que la digestion sera achevee et que l’en sera purgé de superfluitez, et ce est comme environ IX heures. Et semblablement parle Almasor disant que, si aucune necessité ne contraint soy haster de saigner, l’en doit attendre que deux ou trois heures du jour soient passees apres que le souleil sera levé. Se doit faire aussy sa saignee apres l’acomplissement de la digestion et esvidement de la matere feschal. Et toutes ces choses se doyvent garder en toutes manieres de saignees et mesmement quant on saigne des veines du bras, qui sont la cephalique, qui est la veine venant du chief, de la mediane et la veine commune, qui s’appelle basilique, c’est assavoir la veine du cuer, pour ce que l’en saigne plus communement d’elles que des aultres. Et, ja soyt ce que aucuns medecins ensuyvent l’erreur et abus des barbiers aians coustume de saigner assez tost apres que l’en a prins son repas des veines des extremitez, comme de la vaine du petit doy, qui s’appelle salvatella et de la vaine descendent des rains, que l’en saigne aux cuisses et se nomme siatiqua, de la veine aussy qui est soubz la cheville du pié par dedens, que l’en appelle sophena, item des veines de la langue et des levres, et generallement de toutes les aultres extremitez du corps, touteffoiz il oeuvrent follement et font contre la doctrine et auctorine des dessusd. medecins. A ce propos aussy, Avicenne, parlant en general et en particulier de toutes manieres de saignees, dit que l’en se doyt bien garder de soy faire saigner tost apres mangier et lors quant l’en est replet de viandes, pour
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doubte que l’en ne face la viande indigeree, aler aux veines en lieu de ce qui est tiré pour restaurer ce qui est prins. S’en convient aussy garder lors que les intestines et boyaulx sont repletz et rempliz de matere fecal ou que l’estomac est plain d’aucune matere superflue, qui est en voye et disposicion d’estre convertie en matere fecal, ains doit l’en labourer a vuider ce qui est aux intestines par aller a chambre. Et, sy on n’y puet aler de nature, est bon de prendre aucun clistere ou suppositoire ou chose semblable pour lascher le ventre, et ce qui est en l’estomac ou environ l’estomac, se doyt purger par vomir. Et de ceste sentence est aussy Averroys. Nous disons doncques qu’il n’est point convenable soy faire saigner des veines des extremitez incontinent apres mangier ne avant que la digestion soit complete, et ce temps est ung petit avant soupper, car lors commence le temps de la jeune de nature et la digestion est comme entierement achevee. Et pour ce, dit Avicenne que, quant on se sent enclin et disposé a aucune apostume, l’en se doit hastivement faire saigner au matin a heure que dit est. Puis, le second ou le tiers jour apres, est bon prendre la saignee environ souleil couchant, c’est assavoir avant soupper, quant la digestion est parfaicte.
Responce a la septiesme question.
Almasor respond a ceste question, qui enquiert s’il est bon a ceulx qui usent de oeuvre charnelle, soy faire saigner. Et dit que l’en se doit garder de soy faire saigner apres qu’on a eu la passion colerique, qui est douleur des
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intestines et boyaulx; item apres vomissement et cours et flux de ventre; et apres qu’on a habundaument ouvré de oeuvre charnelle; on se doit aussy abstenir apres grant excercice et travail et apres que l’en a moult veillé; et generallement apres toutes choses qui fort eschauffent le corps ou aucunement l’affoyblissent. Avicenne aussy, parlant en bref de ceste matere, dit que, apres l’oeuvre charnelle, l’en se doit garder de soy faire saigner et par plus forte rayson ceulx qui excedent en cest endroit, se doyvent abstenir de saignee. Nous disons doncques en conclusion, que de tant que aucun se employe a l’oeuvre charnelle, il doit moins user de saignee.
Responce a la huitiesme question.
Pour respondre a ceste question, qui demande a quelle complexion et disposicion du corps est plus convenable soy faire saigner, nous prendons la doctrine de Almasor, qui dit que ceulx a qui l’en voit avoir les veines larges, grosses, amples et fort apparans et qui ont le corps pelu, brun ou rouge, qui aussy sont fres ou charnus sans estre gras, pevent bien souffrir et porter la saignee et plus que autres gens; mais, ceulx qui sont gras, ne se doyvent point faire saigner ou au moins tres petit et bien pou souvent, car ilz ont les veines estroictes et petites et ne habundent gueres en esperitz ne en sang, comme dit Gallien. Et Almasor, apres ce que dessus est dit, adjouste que ceulx doyvent user de saignee qui usent coustumierement de char en grant habundance et de vin et de choses doulces; mais ceulx s’en doyvent
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abstenir et garder qui ont l’estomac et le foye foibles et desmesurement froiz; tous ceulx aussy qui seulent estre malades et de maladies froydes. Item dit que, quant on se veult faire seigner, on doyt bien regarder de quelle complexion on est, car ceulx qui ont les veines deliees, menues et n’ont pas la char tendre, doyvent saignez largement; et ceulx qui ont le contraire, doyvent estre bien escharsement, car ilz n’ont gueres de sang.
Et ce suffise de ceste question.
Responce a la neufiesme question.
Avicenne respond aucunement a ceste question, qui enquiert en quel jour et temps, il se fait meilleur faire saigner, c’est assavoir si, a ce, l’en doit choisir temps pluvieux ou serain. Et dit que doit tenir de la saignee ce qui a esté dit des purgations, qui se font en yver par medecine laxative, car, comme ad ce, l’en doit eslire le jour que le vent de medy regne. Pareillement doit estre fait en saignee. Et, a la verité, qui en yver veult prendre medecine ou purgation ou saignee, il doit chosir [sic] jour que le vent de medi ait cours, car, comme dit Almasor, l’en ne doit jamais amoindrir ne faire oster de son sang en temps trop chault ne trop froit, pour ce que en tel temps le sang n’est point ydosne a yssir, car il est plus espes et si en y a moins a cause de la challeur consummant et ancantissant la moisteur; aussy pour la froydure qui l’assemble et vinst, comme l’en a declaré en la quatriesme question. Le jour doncques que le vent de medy regne, est plus attrempé et lors les humeurs s’entremeslent et mixtionnent mieulx et si se destrempent et es-
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-pandent plus et se meuvent par tout le corps. Et pour tant, il en y a moins qui soient ydosnes a yssir et plus de mauvaises se vuident lors que en aultre temps, comme doncques primtemps, est le plus convenable a soy faire saigner et prendre purgation que autre temps, a cause de son attrempance, et que les humeurs moins reposent et plus se meuvent et courrent plus, aussi se destrempent sans ses resouldre et ancantir; lors aussy les humeurs que l’en doit vuider, sont plus meslees avecques les bonnes; pareillement, le temps et jour que court le vent de medi pour ces mesmes raysons et causes, est plus ydosne a saignee et a toutes purgations et vuidemens.
Response a la dixiesme et derroine question.
Avicenne rospond [sic] a ceste derreniere question, qui demande quelz accidens et maladies l’en puet encourrir par soy faire trop saigner et dit que le sang melencolique est cause de soy faire necessairement souvent saigner. Laquelle saignee rent aucun allegement durant la jeunesse de la personne. Mais en viellesse, on en chiet en tres mauvaises maladies, comme en appoplexie et semblables. Dit aussy Avicenne que, par grans saignees, la vertu naturelle se affoiblit et debilite, et humeurs froides s’engendrent en grant quantité et ce, par faulte de la challeur naturelle qui se vuide avec le sang. Il dit aussy, en aultre pas, que ceulx qui souvent et largement se font saigner
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pour le sang melancolique qui les griefve comme les meseaulx ou ceulx qui sont disposes a mesellerie, sont aucunement allegiez et aidez de ces saignees. Mais, en la fin, ilz deffaillent et enchaient en appoplexie et semblables maladies. Item Damascene dit que ceulx qui ont en leur jeunesse accoustume de soy faire s[ou]vent et largement saigner, perdent leur challeur apres qu’ilz sont venus a l’eage de quarante ans, laquelle se convertit lors en froit et sec. Et mesmement, ilz sont froiz de leur nature et complexion. Et aussy conferme Almasor, disant que, par soy faire trop souvent saigner, plusieurs maulx en viennent a la personne car, par ce, l’en en devient en mauvaise complexion et en chiet l’en souvent en ydropisie et si enveillit -on hastivement. L’apetit aussy s’en pert et le poult s’en amoindrit. Item l’en encourt le palesin et tremblement des membres et en devient l’en paralitique ou en chiet[-on] en appoplexie. Et generallement, toutes les vertus moult s’en affoiblissent. Pour lesquelles choses, il semble que soy faire saigner trop souvent, est une chose tres perilleuse et dampnable a la santé. Et font trè follement ceulx et celles qui tant legierement s’y habandonnent, comme nous [en] voyons aujourd’uy plusieurs.
Cy finist ce present et notable traitté appellé le Regime de santé.
Notes
[1] -temps : manque du texte oublié d’être recopié par le copiste : une ligne ?